Sur les films de Philippe Lacheau…

Quand même, c'est toujours bien les Lacheau.

Je devrais arrêter de me le dire parce je me dis à chaque fois. Et, pourtant, la même pensée m'a encore une fois traversée à la sortie d'Alibi 2. Sans doute parce que il incarne aujourd'hui la comédie francophone et que celle ci à, à raison, mauvaise presse et mauvaise image. Que l'on a tendance à ranger la bande à fifi machinalement dans le même panier que les nullités de Clavier et Dubosc.

Et pourtant, c'est très différent Lacheau. C'est le haut de gamme du populaire français, une certaine idée de ce que à quoi devrait ressembler une comédie bien menée. Alibi 2 est sans doute son meilleur film d'ailleurs, le plus fou, le plus désinhibé.

En une grosse poignée de films, il a construit une identité reconnaissable immédiatement : une frénésie sans répit du gag, un gout de l'humour visuel et burlesque. Tout va toujours à deux cent à l'heure, il n'y a a pas 20 secondes sans une vanne, un quiproquo, une idée visuelle. L'art de Lacheau est dénué de subtilité ( jusque dans le jeu des acteurs, qui d'ailleurs s'exportent peu ), il fait dans le bourrin, le grivois à tous étages, la lourdeur assumée.

Rien n'est subversif ( imaginaire pavillonnaire, couple hétérosexuel basé sur la confiance, bande de potes ) mais tout est transgressif. Je crois que son cinéma ne se construit que sur des idées de scènes, voir des scénettes. Ce n'est pas un défaut mais entre les deux, il faut remplir. Meubler rapidement avec un scénario qui n'agence des arc narratifs que pour ètre des véhicules corvéables à fournir en un minimum de temps une courbe de gags exponentielle - voir l'imvraisemblable morceau de bravoure final de plus de 20 min qui rassemble tous les personnages dans un mic mac de furie désopilante.

Le qualifier d'auteur serait tout à fait éxagéré. Mais il y a indéniablement une patte, une touche Lacheau. Pour l'instant, il a le mojo. Quel risque a t-il alors ? Que sa machinerie comique bien huilée devienne recette. C'est déja un peu le cas, mème acteurs, mèmes décors souvent, mème tricks dans la mise en scène. Mais, pour l'instant, il s'en sort parce que il refuse la paresse. Ses films, à défaut de susciter l'admiration, devrait au moins générer la considération, dont la presse et le métier, par snobisme ou incommodation sociologique, le prive.

Dans le duel francocide des grosses comédies de ce début d'année, il y a un film qui réussit tout et l'autre, presque rien. Pick up.


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